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LES THÉORIES TACTIQUES
ET
LA GUERRE ACTUELLE


Si l’on ne tient pas compte des deux combats que les Américains livrèrent en 1898 à la garnison espagnole de Santiago-de-Cuba, la campagne sud-africaine est la première guerre où les adversaires se soient servis de l’armement nouveau. Le succès éclatant que remportèrent les Burgers pendant la première période des hostilités eut, comme il fallait s’y attendre, un retentissement considérable dans les armées européennes. Tout le monde fut d’accord pour attribuer la victoire des Boers à l’emploi bien compris du fusil de petit calibre, et les échecs de l’armée anglaise aux formations massives et surannées qu’adoptait son infanterie pour l’attaque des positions. Les avis cessèrent d’être unanimes lorsqu’il s’agit de tirer de cette expérience des conclusions pour les combats de l’avenir. Il ne manqua pas d’officiers pour affirmer que les règlements aujourd’hui en vigueur devaient subir une transformation radicale et que les leçons sud-africaines commandaient l’élaboration de nouvelles méthodes de combat. Mais des contradicteurs violents s’élevèrent aussitôt : la guerre des Boers, disaient-ils, s’était déroulée sur un terrain très spécial, avec des troupes trop différentes des nôtres pour qu’on puisse en tirer des leçons à l’usage des armées de l’Europe

15 Février 1905
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