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Page:Revue des Deux Mondes - 1830 - tome 1.djvu/160

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ARCHIVES HISTORIQUES.

Celui du Levant réside à Constantine, l’ancienne Cirta, peuplée d’environ 60,000 ames. Bâtie à 16 lieues de la mer, dans les terres, elle est éloignée de 70 lieues d’Alger ; le bey qui y commande a sous ses ordres environ 2,000 soldats turcs, et peut réunir sous ses drapeaux 5 à 6,000 hommes de cavalerie maure et arabe, tout-à-fait indisciplinée.

Le bey du couchant a sa résidence à Trémécen et à Moscara, villes sans défense et peu distantes de la mer, mais éloignées de 90 lieues d’Alger. Sa force militaire est d’environ 1500 Turcs, à laquelle pourraient se réunir 4 à 5000 cavaliers maures et arabes, en tout comparables aux précédens. Un vaste désert de sable, celui d’Angad, sépare dans cette partie occidentale, l’état d’Alger du royaume de Fez.

Le bey du midi n’a pas de résidence fixe ; depuis long-temps même le dey n’en nomme pas ; il se contente d’envoyer un de ses principaux officiers, à la tête de 1000 Turcs, rançonner les tribus d’Arabes et de Berbers qui habitent l’Atlas et les plaines qui sont aux pieds de ces montagnes. Du reste, ces soldats, sans tactique et sans courage, sont armés d’un mauvais fusil sans baïonnette, d’un poignard et de deux pistolets à la ceinture.

Nous ne parlerons pas ici de quelques petites villes de l’intérieur, ouvertes et d’aucune importance à l’exception pourtant de Tifch, petite place médiocrement forte sur les frontières d’Alger, du côté de Tunis ; toutefois la côte offre sur son littoral, ou à peu de distance de la mer, une assez grande