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Page:Revue des Deux Mondes - 1830 - tome 1.djvu/219

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ANNONCES BIBLIOGRAPHIQUES.


Voyage à Temboctou et à Jenné, dans l’Afrique centrale ; précédé d’observations faites chez les Maures Braknas, les Nalous et d’autres peuples, pendant les années 1824, 1825, 1826, 1827 et 1828 par René Caillié. Ouvrage dédié au Roi, orné du portrait de l’auteur, d’une vue de Temboctou et de plusieurs planches, et accompagné d’une très grande et belle carte itinéraire, avec des remarques géographiques, par M. Jomard. vol. 3 in-8o. Prix : 30 fr. et 35 fr. par la poste. Paris, chez Mongie aîné, boulevard des Italiens, n. 10.

Passionné dès l’enfance pour les voyages, M. Caillié, âgé de 16 ans, et ne possédant que 60 fr., s’embarque sur la gabarre la Loire, qui allait au Sénégal de conserve avec la Méduse. Débarqué à Saint-Louis, il prend part dans une expédition de découvertes dont la mauvaise issue, loin de rebuter, enflamme son courage. Malgré les sages remontrances de M. Le baron Roger, il part de nouveau avec quelques marchandises, pour le pays de Braknas, dans l’intention d’apprendre l’arabe, ainsi que la pratique du culte des Maures. Il obtient un accueil favorable, en prétextant de se convertir à l’islamisme et de vivre chez un peuple dont il a entendu vanter la sagesse.

Maître enfin de la langue du pays, et assez familier avec le Coran, le jeune Caillié revient au Sénégal, et sollicite les moyens de mettre son projet à exécution ; mais son âge n’inspire pas assez de confiance. N’ayant rien pu obtenir, il amasse, pendant seize mois de pénibles labeurs, une somme de 2,000 fr., et avec ce faible pécule, quelques médicamens, deux boussoles de poche, un costume arabe et le Coran, il part pour son grand voyage. À peine a-t-il fait une marche de deux heures, qu’il trouve les tombeaux du major Peddie et de ses compagnons, morts victimes d’une entreprise semblable. Mais il repousse un si funeste augure et continue sa route.

On le voit, parti de Kakondy le 19 avril 1827, reconnaître la position presque inconnue des sources de Bafila, passer ensuite le Dhioliba (Niger) ; de là se rendre à Kankan, grande ville dans le pays de ce nom, et se porter jusqu’à deux cents milles dans l’est, au delà du Soulimana, jusqu’à Timé, où il arrive le 3 août.