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Page:Revue des Deux Mondes - 1830 - tome 1.djvu/239

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POPULATION DES DEUX MONDES.

ble sur le nombre des habitans de cet empire, il faut d’abord mettre de côté toutes les opinions évidemment erronnées soit en plus, soit en moins. Outre les deux que nous venons d’énoncer, nous écarterons d’abord les évaluations du missionnaire Judson et du major Symes, qui accordaient l’un 20 et l’autre 17 millions à l’empire birman ; ensuite celles de M. Hamilton, qui lui en assigne de 8 à 10, et celle de Wallace et d’Hiram Coxe qui s’accordent à la porter à 8 millions.

Mais tous ces calculs, ayant été faits sur des bases vagues et inexactes, ne pouvaient donner que des résultats aussi peu sûrs que discordans. C’est ainsi que la Gazette officielle de Calcutta rapportait, il y a quelques années, que l’empereur ayant voulu se faire une idée de la population de ses états, somma chaque ville et chaque village de son empire, de lui fournir un soldat, et que tous ces soldats réunis formèrent une armée de 8000 hommes. Partant de cette base, et accordant à chacun de ces 8000 lieux, l’un portant l’autre, 200 maisons, le rédacteur de la Gazette trouvait un total de 1,600,000 maisons qui, à sept individus chaque, formait une population de 11,000,000 d’ames, nombre qu’il trouvait encore bien faible pour l’étendue de l’empire birman. Mais ce calcul est très erronnée, en ce qu’il est basé sur deux coefficiens, qui sont évidemment exagérés. Nous pourrions citer plusieurs exemples à l’appui de notre assertion ; mais nous nous bornerons au suivant qui nous paraît très décisif. M. Thomas Monro, d’après un relevé exact fait en 1816, ayant trouvé