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Page:Revue des Deux Mondes - 1830 - tome 1.djvu/280

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ARCHIVES GÉOGRAPHIQUES.

de bœuf ; les riches ont un matelas en coton, et une couverture fabriquée chez les Maures des environs, avec le poil des chameaux et la laine de leurs moutons. J’ai vu une femme de Cabra occupée à tisser de ces couvertures.

Ils ont, comme je l’ai dit, plusieurs femmes ; mais beaucoup y adjoignent leurs esclaves. Les Maures ne prennent pas d’autres femmes que celles-ci, et les occupent à promener les marchandises dans les rues, comme colats, piments, etc. ; elles vont aussi au marché étaler une petite boutique, pendant que la favorite reste à la maison, afin de surveiller celles qui sont chargées de faire la cuisine pour tout le monde : elle-même prépare seule les repas de son mari. Ces femmes sont vêtues très-proprement ; leur costume consiste en un coussabe comme celui des hommes, excepté qu’il n’a pas de grandes manches ; elles portent aussi des souliers en maroquin. La mode varie quelquefois pour la coiffure, qui consiste principalement en un fatara de belle mousseline ou autre étoffe de coton d’Europe. Leurs cheveux sont tressés avec beaucoup d’art : la tresse ou natte principale est grosse comme le pouce ; elle part de derrière la tête ; vient incliner sur le devant, et est terminée par un morceau de cornaline rond, creusé au milieu ; elles mettent sous cette natte un petit coussin pour la soutenir, et joignent à cet ornement beaucoup d’autres colifichets, tels que du faux ambre, du faux corail, et des morceaux de cornaline taillés comme celui-ci. Elles ont aussi l’habitude de se graisser