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Page:Revue des Deux Mondes - 1830 - tome 1.djvu/295

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DESCRIPTION DE TEMBOCTOU.

il y a trois avenues d’arcades ; les galeries ont six pieds de large, et trente pas de long…

Au milieu de la ville, on voit une espèce de place entourée de cases rondes ; on y trouve quelques Palma Christi et un palmier doum, le seul que j’aie vu dans le pays ; au centre de cette place, on a pratiqué un grand trou pour recevoir les immondices. Deux énormes buttes élevées hors de la ville, au S. de la mosquée, m’ont paru aussi n’être qu’un amas d’ordures ou de décombres ; je suis monté plusieurs fois dessus, pour examiner la ville dans son ensemble et en faire l’esquisse.

Une troisième mosquée, un peu remarquable, se trouve à peu près au centre de la ville ; elle a aussi une tour, mais moins élevée que les autres : il n’y a que des arcades carrées ; les nefs ont sept pieds de large et vingt-cinq de long ; le mur de la façade de cette mosquée est garni de beaucoup d’œufs d’autruche ; il y en a au sommet de la tour. Une cour très-grande se trouve dans la partie de l’E. : il y a au milieu un balanites œgyptiaca qui en fait l’onement. Derrière la mosquée, à l’O., il croît quelques pieds de salvadora.

On compte encore cinq autres mosquées : mais elles sont petites et faites comme les maisons particulières ; seulement elles sont dominées chacune par un minaret, toutes ont une cour intérieure ; on s’y rassemble le soir pour faire les cérémonies religieuses. Les crieurs qui appellent à la prière, ne reçoivent pas de salaire ; mais, à des époques fixes, ils crient du haut des minarets pour rappeler aux