Page:Revue des Deux Mondes - 1830 - tome 1.djvu/312

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
304
ARCHIVES GÉOGRAPHIQUES.

avec empressement l’occasion que lui offrit enfin le capitaine de navire des États-Unis d’Amérique, qui vint jeter l’ancre dans la baie de Nootka. Grâce à son assistance, il se tira habilement des mains des sauvages, rentra dans le monde civilisé, et revint à New-York surprendre agréablement sa première femme, qui déjà depuis long-temps désespérait de le revoir jamais.

Reprenant ses premiers projets d’établissement agricole, M. Hulswitt quitta New-York, s’embarqua sur le grand canal d’Érié, visita la fameuse cataracte, de Niagara, et se dirigea ensuite vers les états de l’Ouest. À Pittsbourg, il trouva plusieurs compagnons de voyage, avec lesquels il s’embarqua sur l’Ohio, et descendit le grand fleuve du Mississipi pour traverser la Louisiane. « À cent milles environ au-dessous de Natschès, dit-il, à la Pointe Coupée, commencent les levées (hautes digues) qui maintiennent quelque temps ce fleuve immense dans son lit. D’ici jusqu’à la Nouvelle-Orléans, dans une étendue de plus de 200 milles anglais, toute la contrée offre l’aspect d’un véritable paradis terrestre, et le voyageur en est d’autant plus ravi, que pendant 700 milles de navigation, il n’a traversé jusque là que des forêts marécageuses qui bordent le fleuve et dont la monotonie est rarement interrompue. Maintenant le Mississipi paraît couler au milieu d’un village qui se prolonge à l’infini en bordant ses deux rives. Une plantation touche à l’autre ; les grandes et belles habitations des colons sont entourées