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Page:Revue des Deux Mondes - 1830 - tome 1.djvu/357

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VOYAGE AUTOUR DU MONDE.

aux deux établissemens que ces gouvernemens avaient favorisés dans des temps d’hostilité, et qui blessaient une puissance devenue amie.

Sur une terre improductive, où nul arbre ne pouvait croître, où nulle culture ne saurait alimenter les colons, sous un ciel nébuleux qui sévit pendant une grande partie de l’année, où les approvisionnemens devaient être apportés de la mère patrie, les Espagnols, possesseurs d’un tiers du globe et des contrées les plus fertiles, ne pouvaient ni ne voulaient y séjourner d’une manière permanente. Satisfaits d’avoir expulsé leurs rivaux, ils se retirèrent en abandonnant les Malouines à l’isolement auquel elles semblent pour long-temps encore condamnées. Ce n’est pas que la nouvelle république de la Plata n’ait eu, en 1825, la velléité d’en reprendre possession ; mais des tentatives incomplètes et sans résultats, ne suffisaient point pour remplir le but qu’elle pourrait se proposer dans des temps plus prospères et lorsque son administration intérieure sera consolidée.

La position des Malouines est surtout heureuse comme centre de pêcherie : c’est à ce titre que les baleiniers les fréquentent pour y poursuivre les grands cétacés communs dans les mers qui les baignent ; pendant long-temps aussi elles furent le rendez-vous des chasseurs de phoques qui eurent bientôt détruit le plus grand nombre de ces amphibies si précieux et si utiles par les produits que les arts en retirent. La chasse des phoques est à peu près inconnue en France, et les détails que nous