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Page:Revue des Deux Mondes - 1830 - tome 1.djvu/425

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VARIÉTÉS.

Saint-Pierre, où il est apporté sur sa chaise triomphale, précédé des cardinaux, des évêques et du haut clergé, tous revêtus d’ornemens resplendissants d’or, de pourpre et de pierreries. Dès que le pape a commencé la messe, il va s’asseoir au fond du chœur sur un trône éclatant, où il est environné de tout le haut clergé ; il est impossible de rien imaginer de plus riche, de plus majestueux et de plus imposant que cette assemblée des premiers pasteurs de l’église. Après le Credo, le saint père va finir le saint sacrifice à l’autel. La messe terminée, il monte au balcon où il donne pour la dernière fois la bénédiction urbi et orbi. Le soir, le dôme et l’immense façade de Saint-Pierre sont illuminés par des millions de lampions ; cette illumination est sans doute la plus étonnante qu’on puisse voir. Je dis étonnante, parce que tous ces innombrables lampions sont allumés dans un clin-d’œil, ce qui paraît une véritable féerie. Après l’illumination, on tire du haut de la tour de Saint-Ange une girandole composée de plusieurs milliers de fusées et d’autres pièces d’artifice.

Il est d’autres fêtes encore qui ont lieu dans le courant de l’année, et qui sont dignes aussi d’être vues ; entre autres, celle de saint Ignace, qui se célèbre dans l’église du collége Romain, l’une des plus grandes et des plus somptueuses de cette ville. C’est le rendez-vous de tout ce que Rome a de personnages les plus riches et les plus distingués, et les révérends pères Jésuites, depuis leur rappel par Pie vii, ont redoublé de zèle, de soins et de dépenses pour rendre leur fête d’une magnificence supérieure à tout ce qu’on a pu remarquer jusqu’à ce jour.