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Page:Revue des Deux Mondes - 1830 - tome 1.djvu/77

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VOYAGE À TEMBOCTOU.

sion de voir plusieurs écoles de jeunes nègres.

» La méthode d’enseignement adoptée par les musulmans de l’intérieur de l’Afrique consiste à écrire sur de petites planches, des versets du Coran que chantent les écoliers assis autour d’un grand feu. La leçon est écrite par le maître jusqu’à ce que les élèves soient assez avancés pour la tracer eux-mêmes. À Cambaya, cette espèce d’école publique est fort bien tenue, et fréquentée par les filles aussi bien que par les garçons. Mais en général, l’éducation des femmes est extrêmement négligée. On pense qu’il leur suffit de connaître les premiers versets du Coran. Les garçons, au contraire, doivent le savoir entièrement par cœur ; après quoi un maître plus habile leur en explique les passages les plus difficiles. Les élèves, sont en quelque manière, les domestiques du professeur ; ils vont chercher son bois et son eau, cultivent son champ et font sa récolte. Les parens lui font quelques petits présens en tabac et en grains pour ensemencer son jardin…

» On m’apporta un petit enfant blanc dont le père et la mère étaient noirs. La mère le plaça dans mes bras, et je pus l’examiner tout à mon aise. Il avait environ dix-huit ou vingt mois. Ses cheveux étaient blancs et crépus ; ses sourcils et ses paupières couleur de lin clair. Le front, le nez, les joues et le menton étaient légèrement colorés de rouge, le reste de la peau d’un blanc mat, les yeux d’un bleu clair, mais la pupille rouge de feu. Je crus m’apercevoir qu’il avait la vue faible, et je voulus le faire regarder en haut, en attirant son attention sur