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Page:Revue des Deux Mondes - 1830 - tome 1.djvu/82

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ARCHIVES GÉOGRAPHIQUES.

versé et dont les branches touchaient à l’eau. Aussi mes compagnons, chargés de paquets, chancelaient à chaque instant. Cependant nous n’éprouvâmes aucune mésaventure. À deux heures de l’après-midi, nous fîmes halte à Sigala, village où réside le prince de Ouassoulo, auquel mon guide me présenta. Un homme que nous avions envoyé pour nous annoncer, vint nous dire qu’il nous était permis d’entrer dans la hutte, où nous trouvâmes le chef couché à côté de son chien. D’après son invitation, nous prîmes place sur sa peau de bœuf, et mon guide lui dit qu’après avoir été fait prisonnier par les chrétiens, je retournais dans mon pays, que j’avais été bien reçu dans tout le Fouta, et que le prince de Kankan me recommandait à ses soins. Baramisa parut très-bien disposé en ma faveur, et adressa sur mon sujet plusieurs questions à Arafamba, qui lui dit que sans le connaître, je m’étais beaucoup informé de lui, ce qui parut le flatter extrêmement. Je vis dans sa hutte une théière en étain, un plat en cuivre et plusieurs autres ustensiles du même métal. Leur forme antique me fit présumer qu’ils étaient de fabrique portugaise. Baramisa portait à l’oreille gauche une grande boucle en or, et n’en avait pas à la droite. Il y avait épars dans sa hutte, des arcs, des carquois, des flèches, des lances, deux selles et un grand chapeau de paille. Je n’y vis pas de fusils. Après notre visite qui fut courte, nous retournâmes à la hutte qui nous avait été assignée, où bientôt après le prince nous envoya une calebasse de lait et de déguet