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Page:Revue des Deux Mondes - 1830 - tome 1.djvu/84

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ARCHIVES GÉOGRAPHIQUES.

à dix milles ames. Jadis indépendante, elle appartient maintenant à un royaume gouverné par un nommé Ségo-Ahmadou, foulah et musulman fanatique. Cette ville, où se fait un trafic considérable de marchandises indigènes et européennes, a des relations avec Temboctou par le moyen de barques et bâtimens qui jaugent de soixante-dix à quatre-vingt tonneaux, et qui descendent le Dhioliba jusqu’à Cabra, port de cette ville. M. Caillié s’embarqua, le 23 mars 1828, sur un de ces bâtimens pour exécuter le grand projet qui était le but de son voyage. La direction générale de la rivière semblait être le nord-est, et les rives sont couvertes de villages populeux.

« Vers deux heures, dit-il, nous arrivâmes sur les bords du majestueux Dhioliba qui coule lentement de l’ouest-nord-ouest. En cet endroit, le fleuve est très-profond, et à peu près trois fois aussi large que la Seine au pont-neuf à Paris. Ses rives sont basses et très-découvertes. La distance de Jenné à cette rivière est, je présume, d’environ dix milles. Après avoir coulé deux milles au midi, elle tourne au nord-nord-est. À quatre heures, nous arrivâmes à Cougalia ; nous avions fait, aidés par le courant, au moins deux milles à l’heure. »

Le 24 mars, le canot aborda à Couna, village habité par des Foulahs, où l’on trouva d’autres barques se rendant à Temboctou. Les voyageurs montèrent une grande pirogue chargée des productions de la contrée.

« Le rivage était couvert par une foule d’individus occupés à différens travaux, et qui avaient