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Page:Revue des Deux Mondes - 1830 - tome 3.djvu/110

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Bulletin dramatique.

THÉÂTRE FRANÇAIS.L’Envieux, comédie en cinq actes et en vers, par M. Dorvo. — Cette pièce aura coûté infructueusement des frais de mémoire aux acteurs du Théâtre-Français. Elle a été écoutée froidement par le peu de monde qui se trouvait dans la salle. Les spectateurs ont dit qu’ils n’y retourneraient pas, et que bien des gens n’iraient pas du tout. Malgré les observations sévères que l’on a faites sur le caractère outré de L’Envieux, il serait injuste de ne pas reconnaître qu’au milieu de l’exagération qui le défigure, il offre plusieurs traits d’une profonde énergie, et cet homme incessamment tourmenté du besoin de nuire, et à qui le bonheur des autres a ôté le sommeil, est peint quelquefois avec habileté. Le style de la pièce est naturel. Les acteurs ont médiocrement joué. Ennui général : presque chute.

E.

THÉÂTRE-ITALIEN. — Le Théâtre Italien a donné pour son ouverture Rosemunda, tragédie en cinq actes, d’Alfieri, et Casa disabitata, comédie en un acte de M. Giraud.

La première de ces deux pièces a été écoutée avec froideur, et ce n’est sans raison : l’auteur en voulant s’écarter d’un excès est tombé dans un autre. Il essayait de réformer les arlequinades, les bouffonneries, en un mot, les farces de mauvais goût, si usitées alors chez les auteurs italiens, et