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Page:Revue des Deux Mondes - 1830 - tome 3.djvu/31

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SOUVENIRS DES CÔTES D’AFRIQUE.

La garnison de Saint-Mary est composée de nègres, à l’exception des officiers ; on prétend qu’il déserte peu de soldats.

Les Anglais m’ont assuré que, sans l’intercession du gouverneur de Saint-Mary, le roi de Barre eût renvoyé l’agent établi à notre comptoir d’Albréda : d’un autre côté, je sais que ce même roi a menacé les Anglais de les chasser eux-mêmes. Peut-être ne le craignent-ils pas ; ils m’ont cependant paru prendre quelques précautions.

II. – La Cazamanse

Je commençai ma tournée d’essai par la Cazamanse. Cette rivière est occupée par les Portugais. Le pays environnant est habité par les Diolas, gens doux et affables. Les Français y ont eu des agens ; mais je vois deux obstacles principaux à ce qu’on puisse organiser avantageusement des comptoirs chez ces peuples. Le premier est la longue possession des Portugais, qui regardent toujours tout établissement étranger, en ce lieu, comme une violation de leurs droits, et comme un abus de la force contre la faiblesse. Pour commercer dans le pays, il faudrait se servir des Portugais, ou du moins des gens qu’ils emploient ; et le caractère de cette race d’Européens dégénérés n’offre aucune garantie : il faudrait ou les extirper entièrement, ce qui serait difficile, ou laisser les Français exposés à être empoisonnés ; car ces gens ne se font pas de scru-