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Page:Revue des Deux Mondes - 1830 - tome 4.djvu/104

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HISTOIRE MODERNE.

et non avec des capitaux réunis, ou joint stock ; mais ils avaient résolu (les anciens directeurs) d’entreprendre de suite de grandes et fréquentes expéditions, et pourvu qu’ils fussent bien secondés par leurs agens, ils feraient échouer toutes les entreprises et spéculations de leurs adversaires. « Deux compagnies des Indes en Angleterre (ce sont leurs propres termes) pouvaient aussi peu exister ensemble que deux rois qui voudraient gouverner en même temps. » Ils ajoutaient qu’on ne pouvait donc pas empêcher qu’une guerre civile n’éclatât entre l’ancienne et la nouvelle compagnie, que cette guerre pourrait durer deux ou trois ans, mais qu’il fallait que l’une détruisît l’autre, et qu’étant les vétérans, ils étaient bien sûrs de remporter la victoire, pour peu que tous leurs serviteurs dans l’Inde fissent leur devoir ; qu’au reste, si le public se divertissait de ces débats, en voyant deux associations acharnées à se ruiner mutuellement, ils n’y sauraient que faire ; qu’ils étaient sur un bon terrain, ayant une ancienne charte, etc.. Pendant que l’ancienne Compagnie avait ainsi à se débattre en Angleterre, elle résolut de faire de nouveaux efforts dans l’Inde, pour obtenir par sa conduite soumise et respectueuse, ainsi que par des offres réitérées de services, d’entrer plus avant dans la faveur de l’empereur du Mogol. Ses soins ne furent pas infructueux ; elle obtint pour son commerce exclusif la concession des villes de Chuttanuttee, Govindpore et Calcutta, et elle commença, mais avec de grandes précautions, afin de ne pas alarmer le gouverne-