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Page:Revue des Deux Mondes - 1830 - tome 4.djvu/148

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HISTOIRE MODERNE.

qui est peu flexible, ne peut s’accorder avec celui du comte Capo d’Istria, à qui il s’est annoncé comme se croyant plus fort que lui dans l’opinion de la Grèce, et il échouera dans sa mission[1]. Enfin le commandement du corps régulier a été donné au général Trézel, officier d’un rare mérite ; mais nous ne savons point encore quels sont les résultats qu’il a obtenus[2].

La composition du corps d’officiers de l’infanterie grecque est fort peu satisfaisante. Ces officiers sont, à part un petit nombre, des aventuriers de tous les pays, gens sans aveu comme sans ressources, incapables de rien constituer[3]. Il s’y trouve aussi beaucoup de Corfiotes, qui sont accourus en Grèce pour y envahir toutes les places de l’ordre militaire comme de l’ordre civil, et n’ont d’autre titre que d’être compatriotes du président.

Le corps de l’artillerie, dont le service deman-

  1. Les prévisions de l’auteur se sont complétement réalisées. Le président a peu de sympathie pour ce qui est français ; fatigué des tracasseries qu’on lui suscitait, le colonel Fabvier a quitté la Grèce qu’il avait servie avec tant de dévouement. Ce n’est pas que nous voulions décourager les philhellènes ; mais il est assez remarquable que la plupart de ceux que l’enthousiasme de la liberté a conduits vers ses rivages en soient revenus abreuvés de dégoûts, et se louant presque tous de la modération des Musulmans.

    (P. M.)
  2. Ces résultats ont été presque nuls.
  3. Les officiers les plus distingués sont des Russes, et on leur a donné les postes de confiance, tels que le commandement de la Palamide, etc. Il est permis de supposer que leur gouvernement n’est pas resté entièrement étranger au service qu’ils sont venus prendre chez les Grecs.