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HISTOIRE MODERNE.

se distinguent aisément des autres tant par la tournure militaire des habitans que par les chiffres apposés aux chaumières, et qui désignent le numéro d’ordre de chaque habitant dans sa compagnie.

Six régimens de cavalerie, divisés en trois brigades et deux inspections générales, et vingt-six régimens d’infanterie, divisés en neuf brigades et quatre inspections générales, sont ainsi répartis sur toute la surface de la Suède. Ils portent le nom des provinces où ils sont cantonnés. Depuis les lieutenans-généraux, qui sont chargés des inspections, jusqu’au dernier soldat, tous vivent du produit de leurs bostœlle ou des indemnités provinciales, et nul n’est soldé par l’état. Pendant onze mois de l’année, les troupes restent dans leurs foyers, occupées à cultiver leurs terres : seulement les régimens d’infanterie sont employés successivement à des travaux extraordinaires, au creusage des canaux ou à la construction des routes, et alors ils reçoivent une solde journalière. Bien loin de murmurer de ce genre de travaux, comme il arrive dans les autres armées, le soldat suédois, accoutumé à manier la pioche et la bèche, regarde l’exécution de ces entreprises nationales comme un grand avantage. Aussi plusieurs régimens indelta ont reçu annuellement des sommes très-considérables pour avoir creusé le canal de Gothie, et cette considération du bien-être du soldat a souvent contribué à faire voter par les états-généraux les sommes immenses que ce canal a coûtées à la Suède.