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Page:Revue des Deux Mondes - 1830 - tome 4.djvu/27

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LETTRES SUR LA GUADELOUPE.


No III.


Monsieur,

Je me rendis d’assez bonne heure à l’invitation de M. ***. La société était déjà réunie dans un grand salon : les fenêtres n’avaient pas de vitres, usage adopté à cause de la grande chaleur qui règne habituellement. On annonça à la maîtresse de la maison qu’elle était servie ; nous passâmes dans une salle à manger très-fraîche. L’ordonnance générale du repas se rapproche assez des habitudes anglaises ; pourtant, excepté la tortue et le pouding, la cuisine était française.

Je me trouvai placé à table près de M. S***, il m’apprit bientôt qu’il avait intimement connu mon père. Je fis tomber la conversation sur les colonies…

« La Guadeloupe, me dit-il, est divisée en deux parties par un bras de mer qui la traverse du sud au nord. La partie orientale s’appelle Grande-Terre ; quoique moins étendue que l’autre, elle est la plus productive. Son chef-lieu est la Pointe-à-Pitre, ville fort jolie, peuplée de 16,000 âmes, et qui a pris un accroissement rapide depuis huit ans.

» La partie occidentale est la Guadeloupe proprement dite ; son chef-lieu est la Basse-Terre, ville peuplée de 6,000 âmes, et située par 15°59”