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Page:Revue des Deux Mondes - 1830 - tome 4.djvu/331

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ÎLE DE CUBA.

lage est si épais, qu’il semble former une masse compacte : on dirait qu’il est artistement paré comme pour une exposition publique, et lorsque nous en approchâmes, un oiseau au brillant plumage écarlate était posé comme un diamant au milieu de la verdure. M. C. et moi nous descendîmes de cheval pour examiner de près cet arbre renommé ; le tronc avait trois pieds de diamètre, le globe entier en avait soixante, et telle était aussi sa hauteur. Les branches s’étendaient de tous côtés avec une régularité remarquable, et quoique en quantités innombrables, elles ne se froissaient ni ne se croisaient entre elles. »

Les plantations de café, avec leurs belles avenues de palmiers et d’orangers, dont nous avons déjà parlé ; leurs plants couverts dans la saison d’une multitude de fleurs blanches comme la neige ; au milieu des caféiers, de nombreuses rangées de plantains ou bananiers, avec leurs larges feuilles, leurs branches pliant sous le poids des trésors de leurs fruits excellens, qui se montrent sous toutes les formes et grandeurs, depuis le bouton jusqu’à la maturité ; tout cela embellit, selon le docteur Abbot, des paysages élyséens ; malheureusement le bruit qui y règne, les voix menaçantes des commandeurs, les sons répétés de leurs fouets, ne rappellent que trop au spectateur que ce n’est pas encore là le vrai paradis.

Les combats de taureaux avec des chiens, et les combats de coqs sont les principaux divertissemens des habitans de cette île, ainsi que dans