Aller au contenu

Page:Revue des Deux Mondes - 1830 - tome 4.djvu/345

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
333
LETTRES SUR LA GUADELOUPE.

valeur de ses établissemens est de plus de 300,000,000 fr. Elle donne à notre commerce un mouvement annuel d’affaires de 39,000,000 fr., sans comprendre les bénéfices qu’il fait sur les ventes, et ce dont il profite sur les frais énormes et charges imposés aux colons par la métropole qu’il faut payer. Pense-t-on que ces avantages souffrent la comparaison de la dépense pour 2,000 hommes de garnison, et de 120,000 francs que coûte l’administration ? Tout le reste est à la charge de la colonie. Ces faits ne sont pas des suppositions, ils sont basés sur des calculs faciles à vérifier. — J’avoue que j’ai peine à concevoir… Mais quel intérêt peut-on avoir à déprécier cette colonie, une des plus productives des Antilles, d’après les renseignemens que vous me donnez ? — Je l’ignore comme vous, mais je présume que l’opinion publique est loin d’être éclairée sur la véritable position de cette île. On ne la connaît, ainsi que la Martinique, que par ce qu’on en dit aux chambres, et ceux qui en parlent dans le monde sont souvent mal inspirés. La teinte de philantropie qui colore leurs discours y attache un intérêt puissant ; l’opinion se forme, se prononce, et le gouvernement est obligé de suspendre les effets de ses intentions bienveillantes pour les colons.

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Cette accusation, si souvent reproduite, contre les colonies, d’être à charge à la mère-patrie, et qui leur a été si fatale, est cependant bien facile à