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Page:Revue des Deux Mondes - 1830 - tome 4.djvu/374

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HISTOIRE. — PHILOSOPHIE.

des intrigans qui sèment les difficultés sous ses pas, qui contrarient, par une opposition calculée, tous les efforts qu’il fait dans l’intérêt du bien public. Il a répudié des partis anarchiques ; il a cherché la nation pour s’appuyer sur elle seule ; cette nation, il ne peut la saisir ; les mêmes hommes s’élèvent entre elle et lui comme une barrière insurmontable. Ainsi il reste seul en butte à tous les partis, ne tenant à rien, n’ayant même pas ce que possède tout chef de gouvernement, une force qui puisse le protéger ; s’il résiste encore, c’est grâce aux puissances étrangères qui reconnaissent en lui le chef de la Grèce, et qui ont bien voulu le soutenir de leur présence et de leur argent. Cet appui vient-il à manquer ? son pouvoir s’écroule, et la Grèce retombe dans une anarchie plus terrible que jamais.


POLITIQUE EXTÉRIEURE.

La politique extérieure du gouvernement grec est ce qui nous intéresse le plus immédiatement. Depuis le traité du 6 juillet, on a pu prévoir que la question grecque allait prendre une importance tout européenne ; mais depuis que la Russie a pris une direction séparée, et qu’elle a déclaré la guerre à la Porte, cette question s’est bien plus agrandie encore. Elle fait partie intégrante du grand drame qui occupe aujourd’hui tout l’Orient, et dans lequel les plus grandes puissances de l’Europe seront bientôt peut-être appelées à