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Page:Revue des Deux Mondes - 1830 - tome 4.djvu/48

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VOYAGES.

propres parens et ses amis. Il est rare que le marié ait plus de seize ou dix-huit ans. Tous ceux qui prennent quelque part au mariage du côté de l’époux se réunissent. On commande des musiciens : deux ou trois joueurs de haut-bois forment le fonds de cet orchestre, placé à la tête du cortége qui doit parcourir toute la ville. Les parentes du jeune homme, telles que la mère, les sœurs, les tantes, les cousines, et enfin ses amies et leurs amies, remplissent des paniers de bananes cuites, frites en beignets et souvent crues, de biscuits, et enfin de toute sorte de choses propres à faire le festin. On place sur la tête du jeune marié un bonnet de carton en forme de schako, sans devant ni derrière, et peint en jaune. Le jeune Malais, dont tout le costume consiste en un pantalon, monte sur un coursier fougueux, et il a à son côté, pour écuyer, un barbouilleur, qui peint soigneusement en jaune, avant de sortir, toutes les parties du corps non couvertes par le pantalon, et qui, pendant la promenade, ne le perd pas un seul instant de vue, et remplace, chemin faisant, la couleur de la peinture partout où elle s’efface, soit par le frottement, soit par la chaleur. Ce peintre, avec son pot de peinture et son pinceau, n’est pas la partie la moins bizarre de cette cérémonie burlesque, composée ordinairement d’une cinquantaine de personnes, hommes ou femmes : celles-ci, comme je l’ai déjà dit, portent chacune un panier de vivres. Le cortège, sorti le matin, ne rentre que le soir, et ne s’arrête durant