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COMPAGNIE DES INDES.

ment fut employé ; sa construction et son équipement coûtaient 5,300 liv. sterl. ; il importait pour une valeur de 1,250 liv. d’or, lingots ou espèces, et des marchandises pour la valeur de 650 liv. sterl. seulement. Une aussi faible mise de fonds contrastait déjà fortement avec les prétentions des directeurs de la Compagnie, qui cherchaient à prouver la nécessité du privilége exclusif et de sa prolongation, par l’impossibilité où se trouverait, selon eux, tout particulier de faire le commerce de l’Inde avec ses propres fonds. Il faut convenir cependant que, quelque limitées que fussent les opérations de la Compagnie, les profits que rapportèrent les capitaux employés furent assez considérables ; le pillage et la piraterie y contribuèrent pour beaucoup.

« Tous ces voyages, dit M. Mill, à l’exception d’un seul, celui de l’année 1607, pendant lequel les deux vaisseaux employés périrent, avaient été très-lucratifs. Les profits nets, rarement au-dessous de 100 pour cent, s’élevaient ordinairement à 200 pour cent des capitaux. » (Vol. 1, p. 25.)

On conçoit facilement qu’une compagnie qui retirait de pareils avantages d’un commerce pour ainsi dire dans l’enfance, et auquel elle espérait donner par la suite une tout autre extension, fût extrêmement jalouse des droits qu’elle avait acquis, et cherchât par tous les moyens d’empêcher la concurrence.

« En 1604, continue son historien, les directeurs de la Compagnie furent vivement alarmés de la con-