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Page:Revue des Deux Mondes - 1831 - tome 1.djvu/351

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TERRE-NEUVE.

ploits, et on fut assez heureux pour trouver cette fois un camp ou une réunion de wigwams épars le long de la rivière. L’officier qui commandait réussit à entrer en communication avec les Indiens ; la confiance sembla s’établir de part et d’autre, et ils s’avancèrent ensemble à une certaine distance dans l’intérieur ; mais lorsqu’ils revinrent au lieu de leur rencontre, les premiers objets qui frappèrent leur vue furent les corps inanimés de deux de leurs matelots assassinés, qu’ils avaient laissés sur le rivage à attendre leur retour. Aussitôt les Indiens prirent la fuite, et toute tentative pour les ramener fut vaine. Depuis ce temps, on n’en vit pas un seul. En 1811, un autre bâtiment fut envoyé dans cette baie, mais toutes recherches y furent infructueuses…

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Jusqu’au 23 juillet, nous partageâmes notre temps entre la pêche, la promenade et la chasse, le long de la rivière, où nous trouvions quelques canards.

Le 23, à trois heures du matin, l’enseigne Masson, le commissaire, le premier chirurgien et moi, nous nous embarquâmes dans la chaloupe avec le capitaine d’armes, huit de nos plus forts matelots et treize chaloupiers. Nous allions à l’île de Grois ; il faisait calme, et nous n’arrivâmes qu’à huit heures dans le sud, à une anse assez facile à aborder.

Grois est une île déserte, sauvage, de cinq cents pieds de haut, presque partout à pic, et couverte de bois et d’étangs. Elle est située à trois lieues de la grande terre, et à deux milles environ de Belle-Île qui est plus grande. Elle est renommée pour la quan-