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LA[1]
NUIT DE NOËL.

« Ouvre, c’est moi, Joseph ! — Quoi ! si tard en voyage !
N’as-tu pas rencontré les chiens près du village ?
Bon Dieu ! seul et si tard dans le creux des chemins !
À ce feu de Noël viens réchauffer tes mains.
Noël, t’en souvient-il ? quand, pour bâtir la crèche.
Les prêtres nous menaient cueillir la mousse fraîche ?
— Ne ris pas ! c’est Noël qui chez toi me conduit :
Je viens entendre encor la Messe de Minuit.
— Nous irons avec toi toute la maisonnée !
Ma jeune femme aussi ; car depuis une année
J’ai pris femme, au moment d’être soldat du roi.
À ton tour, mon ami, près du feu conte-moi

  1. Cette pièce de vers est détachée de la nouvelle édition de Marie, qui paraîtra prochainement à la librairie de Paulin et de Renduel ; l’auteur a ajouté plusieurs pièces nouvelles à cette édition, qui précédera de quelque temps encore la publication de son nouveau poème : Les Bretons. (N. du D.)