Page:Revue des Deux Mondes - 1836 - tome 7.djvu/53

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
49
IL NE FAUT JURER DE RIEN.

VAN BUCK.

Madame la Baronne, je vous souhaite le bonjour. Mon neveu n’a pu venir avec moi ; il m’a chargé de vous présenter ses regrets, et d’excuser son manque de parole.

LA BARONNE.

Ah, bah ! vraiment ? il ne vient pas ? Voilà ma fille qui prend sa leçon ; permettez-vous qu’elle continue ? Je l’ai fait descendre, parce que c’est trop petit chez elle.

VAN BUCK.

J’espère bien ne déranger personne. Si mon écervelé de neveu…

LA BARONNE.

Vous ne voulez pas boire quelque chose ? Asseyez-vous donc. Comment allez-vous ?

VAN BUCK.

Mon neveu, madame, est bien fâché…

LA BARONNE.

Écoutez donc que je vous dise. L’abbé, vous nous restez, pas vrai ? Eh bien ! Cécile, qu’est-ce qui t’arrive ?

LE MAÎTRE DE DANSE.

Mademoiselle est lasse, madame.

LA BARONNE.

Chansons ! si elle était au bal, et qu’il fût quatre heures du matin, elle ne serait pas lasse, c’est clair comme le jour. Dites-moi donc, vous : (bas à Van Buck) est-ce que c’est manqué ?

VAN BUCK.

J’en ai peur ; et s’il faut tout dire…

LA BARONNE.

Ah, bah ! il refuse ? Eh bien ! c’est joli.

VAN BUCK.

Mon dieu, madame, n’allez pas croire qu’il y ait là de ma faute en rien. Je vous jure bien par l’ame de mon père…

LA BARONNE.

Enfin il refuse, pas vrai ? C’est manqué ?

VAN BUCK.

Mais, madame, si je pouvais, sans mentir…

LA BARONNE.
(On entend un grand tumulte au dehors.)

Qu’est-ce que c’est ? regardez donc, l’abbé.