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LES ÉTABLISSEMENS
LITTÉRAIRES ET SCIENTIFIQUES

DE COPENHAGUE.


À M. le ministre de l’instruction publique.

L’origine de la capitale des rois de Danemark ne remonte pas, comme celle de nos villes du midi, à une époque reculée au-delà du moyen-âge. Il y a six siècles, Copenhague n’était qu’un humble village fréquenté seulement par les pêcheurs qui y avaient bâti leur cabane, et par les pirates qui venaient dans les jours d’orage y chercher un abri. Les premiers rois de Danemark habitaient Leire près d’Issefiord. C’est là, dit-on, que Skiold, fils d’Odin, construisit sa demeure. C’est là que les guerriers se sont battus, que les scaldes ont chanté, et que la main du prêtre a égorgé sur l’autel les victimes offertes en sacrifice ; c’est là que Rolf Krake a vécu avec ses douze guerriers, et Harald Hildetand, renommé pour son courage, et Regnor Lodbrok, ce héros cher aux conteurs de sagas. Leire est la terre classique du Danemark ; c’est là son Latium et sa ville de Troie.

Mais quand le christianisme fut introduit dans cette contrée, les rois abandonnèrent leur demeure païenne, les prêtres détruisirent les vestiges de l’ancienne histoire, les traces de l’ancien culte. Maintenant il ne reste à Leire que des murailles en ruines et des collines tumulaires.

Les rois étaient à Roeskilde, et Copenhague appartenait aux évêques. Absalon, qui comprenait l’excellente situation de cette ville, y fit bâtir une forteresse. Peu à peu le port devint plus célèbre, la cité s’agrandit. Au xive siècle,