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L’USCOQUE.

PREMIÈRE PARTIE.

— Je crois, Lélio, dit Beppa, que nous avons endormi le digne Asseim-Zuzuf.

— Toutes nos histoires l’ennuient, dit l’abbé. C’est un homme trop grave pour s’intéresser à des sujets aussi frivoles.

— Pardonnez-moi, répondit le sage Zuzuf. Dans mon pays, on aime les contes avec passion ; dans nos cafés, nous avons nos conteurs comme ici vous avez vos improvisateurs. Leurs récits sont tour à tour en prose et en vers. J’ai vu le poète anglais les écouter des soirées entières.

— Quel poète anglais ? demandai-je.

— Celui qui a fait la guerre avec les Grecs et qui a fait passer dans les langues d’Europe l’histoire de Phrosine et plusieurs autres traditions orientales, dit Zuzuf.

— Je parie qu’il ne sait pas le nom de lord Byron ! s’écria Beppa.

— Je le sais fort bien, répondit Zuzuf. Si j’hésite à le prononcer, c’est que je n’ai jamais pu le dire devant lui sans le faire sourire. Il paraît que je le prononce très mal.

— Devant lui ! m’écriai-je ; vous l’avez donc connu ?