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CHAMBRE DES DÉPUTÉS.

Les Partis Coalisés.

Nous assistons à un spectacle instructif. Tout est calme et raffermi. Pleine de sécurité, de confiance, la société vaque à ses affaires, applique ses forces à l’accroissement de son bien-être et de ses lumières, et cependant les partis qui occupent la scène politique se montrent aigris et irrités. À les entendre, tout est compromis ; les épreuves traversées, les combats rendus ne porteront pas les fruits heureux qu’on avait le droit d’espérer. Nous ne sommes pas en possession du gouvernement constitutionnel.

D’où vient ce désaccord entre la réalité et les opinions ? Pourquoi, au milieu de la tranquillité générale, cette explosion de ressentimens, ces émeutes de boules et de journaux ? Quelles sont les causes de ce contraste ?

L’an dernier a vu deux grandes mesures, l’amnistie et la dissolution. L’amnistie n’appartient qu’au roi, qui seul pouvait la vouloir et la prononcer. Il en avait le droit souverain, il en eut l’heureux courage, ouvrant ainsi pour la royauté une ère nouvelle, et pour tous les honnêtes gens un retour honorable qui devenait un devoir. La dissolution appartient au ministère du 15 avril, qui l’a osée du consentement de la couronne. Elle devait aussi déterminer une époque nouvelle dans le jeu des pouvoirs parlementaires ; mais elle n’a pas amené tous les résultats qu’on pouvait s’en promettre, et c’est là une des principales causes de la confusion qui règne aujourd’hui dans les débats politiques.

Quand le ministère du 15 avril s’établit, sa formation n’était pas