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GŒTHE.

SA VIE, SA CORRESPONDANCE.

DERNIÈRE PARTIE.[1]

Tout, chez Goethe, semble concourir à l’harmonie. La science aide la poésie et la poésie aide la science ; le naturalisme alimente l’inspiration et la féconde, et de son côté l’inspiration illumine le naturalisme : de là Faust, la Théorie des couleurs, la Métamorphose des plantes, et tant d’autres livres que ni Spinoza, ni Schiller, ne pouvaient écrire, splendides hypothèses échappées du chaos sur les ailes d’or de l’imagination. La poésie de Goethe est la fleur magique épanouie sur l’arbre de science. C’est grâce à ces tendances de son génie, à ce double instinct essentiel, qu’il embrasse du même coup et dans leur ensemble le sujet et l’objet, le monde extérieur et le monde intérieur. Telle est sa facilité de percevoir et de formuler, que chaque

  1. Voyez les livraisons des 1er juin et 15 août.