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QUESTION D’ORIENT
ET
DISCUSSION PARLEMENTAIRE.

C’en est fait ; le vice-roi a cédé. L’escadre anglaise s’est présentée devant Alexandrie dans l’appareil du combat. Le commodore Napier, après avoir fait charger ses canons, a donné vingt-quatre heures à Méhémet-Ali pour accepter son ultimatum. Méhémet a suivi les conseils de notre cabinet, les conseils de la politique utile. Il a accepté cette offre qu’on lui notifiait la mèche allumée, et qui lui était faite surtout à la considération de la France.

Il a eu raison, autrement il perdait et l’Égypte et sa famille. Il faisait à son alliée un sacrifice exagéré et qu’elle ne lui demandait pas. Il s’exposait à un danger de mort pour lui conserver dans l’Orient une chance de puissance et de renommée. C’était trop ; la France n’exige de personne ce qu’elle ne fait pas pour elle-même. Que le pacha se soumette donc, qu’il se sauve aux plus douces conditions qu’il pourra ; qu’il accepte, qu’il recherche la protection pour lui la meilleure. C’est le conseil que nous lui donnons. La France veut le salut de tout le monde ; elle n’aspire qu’à la gloire si pure de pouvoir dire que les significations de l’amiral anglais ont été dues à son influence, et qu’il a retardé le bombardement de vingt-quatre heures à sa considération. Comment douter en effet que la considération de la France n’ait joué le grand rôle dans toute cette affaire ? C’est elle évidemment qui a tout conduit, et les obusiers du Power-full ont été chargés pour assurer l’effet de la note du 8 octobre.