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une infériorité relative qui pourrait un jour devenir pour notre pays un grand danger ?

Nous apprenons avec plaisir que plusieurs villes offrent des sommes considérables pour faciliter l’exécution de ces projets. Le conseil-général de l’Aube a voté un million, et le conseil municipal de Troyes vient de voter une somme de 500,000 francs. Espérons que l’élan deviendra général et que les intérêts locaux ne parviendront pas à paralyser dans les chambres ces grandes entreprises nationales. C’est par les chemins de fer que les départemens se rapprocheront de Paris, de notre grand foyer d’action et de vie ; c’est par ce moyen qu’ils verront se développer toutes les ressources de leurs localités, que leur industrie pourra prendre tout son essor, et qu’ils sortiront enfin de cet état de torpeur et d’inaction dont ils se plaignent et dont ils accusent à tort Paris. C’est au contraire de la puissance industrielle et commerciale de Paris qu’ils profiteront, lorsque des communications régulières et rapides leur permettront de penser à cette source si abondante de la richesse nationale.

Le conseil d’état n’a pas eu la bonne fortune dont on l’avait flatté : M. Vivien n’est pas rentré dans son sein. Ce sont de part et d’autre des considérations politiques qui ont fait obstacle à une nomination dont l’intérêt administratif aurait eu si fort à s’applaudir. Du côté du ministère, on a semblé craindre, en offrant immédiatement à M. Vivien le siége unique qui était alors vacant, de trop honorer par cet empressement un adversaire politique, un ancien membre du ministère du 1er mars ; et M. Vivien, qui n’eût pas résisté à une ouverture spontanée, s’est trouvé peu disposé à subir les hésitations, à se prêter à toutes les combinaisons du cabinet. L’absence de M. Vivien laisse dans le conseil d’état un véritable vide. Les lecteurs de la Revue n’ont rien à apprendre sur la haute compétence de l’ancien garde-des-sceaux du 1er mars dans les questions administratives. M. Vivien achèvera à la tribune d’éclairer des lumières de son expérience la question de l’organisation du conseil d’état.


— L’article de M. de Cazalès intitulé : Études historiques et politiques sur l’Allemagne, inséré dans la Revue du 15 août 1841, contenait, entre autres choses, un récit de la dernière révolution de Brunswick, qui a donné lieu à une réclamation de la part du prince dépossédé ; un de ses amis, M. Flügel, a été chargé par lui de s’inscrire en faux contre les faits exposés dans ce travail. Cette réclamation a été envoyée à l’auteur de l’article, qui, se trouvant en ce moment dans le midi de l’Italie, n’a sous la main aucun des documens où il pourrait trouver la justification de ses assertions : il se bornera donc à dire que son travail a été rédigé avec l’aide d’une des plus riches bibliothèques publiques de l’Allemagne, que, n’ayant aucune raison quelconque qui pût l’engager d’avance à prendre parti pour ou contre la révolution de Brunswick, il a dû naturellement former son opinion en lisant les divers écrits publiés sur ce