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Page:Revue des Deux Mondes - 1842 - tome 29.djvu/896

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ANCIENS
POÈTES FRANCAIS.

PHILIPPE DESPORTES.

Je n’ai pas fini avec ces poètes du XVIe siècle ; plus on considère un sujet, pour peu qu’il ait quelque valeur, et plus on y découvre une diversité de points de vue et de ressources ; bien loin de s’épuiser, il se féconde. J’ai montré en Du Bartas[1] le plus grand exemple peut-être de la célébrité viagère ou même posthume, hors du centre et à l’étranger ; je montrerai aujourd’hui en Desportes le plus grand exemple de la fortune et de la condition, même politique, d’un poète à la cour.

On a beaucoup écrit de Desportes, et j’en ai souvent parlé moi-même : je tâcherai ici de ne pas me répéter et de ne pas trop copier les autres, du moins les récens. Mais il m’a semblé curieux de le traiter à part, sous un certain aspect. On a bientôt dit qu’il avait 10,000 écus de bénéfices et que c’était le mieux renté des beaux-esprits de son temps ; mais rien ne saurait rendre l’idée exacte de cette grande

  1. Voir précédemment Revue du 15 février.