Pendant que Machiavel cherchait dans l’antiquité des leçons de politique, la France produisait un homme destiné à jouer dans l’Europe moderne le rôle d’un législateur antique ; c’était Calvin. Il ne s’agit pas ici de réminiscences et de théories dues à l’érudition ; non, par la seule vertu de son caractère, Calvin se trouva un jour l’instituteur et le maître d’un peuple ; le christianisme eut son Lycurgue.
Comme dans la Grèce on appelait Platon le philosophe, l’Allemagne, par la bouche de Melanchton, appela Calvin le théologien. Ce n’était pas assez ; la théologie ne constituait que la moitié de cet homme, qu’un ardent et implacable génie appelait à gouverner cruellement ses semblables pour les sauver.
L’éducation que reçut Calvin et celle qu’il se donna plus tard concoururent à former cet accord de l’intelligence et de la volonté qui
- ↑ Recueillies par le bibliophile Jacob, Paris, chez Gosselin, 1842.