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Page:Revue des Deux Mondes - 1844 - tome 7.djvu/730

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obtenus depuis quelques années. Des soins extrêmes sont pris pour qu’aucun effet utile ne soit perdu dans la série des opérations métallurgiques, et sans doute le dernier mot n’est pas dit dans le résultat des améliorations, mais il ne faut pas que ce soit seulement pour le profit du propriétaire du sol.

La France fait chaque jour de plus grands progrès dans la voie du travail, et toutes les professions utiles sont respectées et honorées à mesure que l’oisiveté perd de son crédit ; mais ni la véritable agriculture, ni la véritable industrie, ne réside dans la simple administration du propriétaire de la terre ou du capital, qui se borne à surveiller le fermier ou l’exploitant. Celui-là n’opère pas par lui-même, il profite seulement de la rivalité des travailleurs et d’une meilleure entente des travaux, dont la conséquence a été des produits plus importans. Le fermage a partout augmenté ; la terre, à chaque mutation, a acquis une valeur vénale plus considérable, et cette réaction incessante, à laquelle aucun obstacle n’est venu s’opposer depuis trente ans, fait que chaque nouveau propriétaire se plaint du faible intérêt que rend la terre, lutte contre tout ce qui pourrait le réduire, et réclame toutes les mesures qui peuvent l’augmenter.

Le taux de l’intérêt, loyer ou usure des capitaux mobiliers, a éprouvé de graves modifications, il s’est abaissé avec le concours d’une sécurité, plus grande, d’un crédit plus étendu ; mais comme cette partie de la confiance publique reste toujours accompagnée de quelques chances, ce taux est encore supérieur à celui du loyer de la terre. Néanmoins l’on voit qu’à mesure que les richesses se forment et s’accumulent dans la même main, l’homme qui arrive à la fortune engage généralement, une partie de son avoir dans la possession de la terre. D’un autre côté, l’agriculteur véritable, l’homme qui laboure et bêche, s’il peut réaliser quelques économies, se hâte de les échanger contre le morceau de terre qu’il trouvera à sa disposition. Celui-là aussi n’a point d’égard au fermage qu’il serait possible d’obtenir ; il confond dans son esprit le loyer avec la rémunération du travail qu’il se dispose à appliquer à sa nouvelle acquisition, et dont il fait peu de compte. Il trouve ainsi son affaire avantageuse, tandis que le simple propriétaire doit rechercher toutes les occasions d’élever le taux de la redevance dont il a à traiter, et fait en sorte d’obtenir la plus forte part dans l’augmentation des produits, soit en valeur, soit en quantité.

L’état, les communes et la haute propriété ont donc été, avec des erremens différens, les véritables auteurs du maintien d’un prix relativement élevé pour les fers, et c’est en luttant contre eux avec toutes