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Page:Revue des Deux Mondes - 1845 - tome 10.djvu/305

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LE BUDGET


DE


LA VILLE DE PARIS.




Si un enfant des déserts était transporté tout à coup au sein d’une société comme la nôtre, ce qui l’étonnerait le plus, on peut le supposer, ce serait l’ordre intérieur d’une grande ville telle que Paris. La sécurité générale, tant d’établissemens appropriés aux moindres besoins, tant de plaisirs ménagés à la richesse, tant d’asiles ouverts au malheur, exciteraient son admiration. Dans ces immenses travaux d’utilité commune, dans ces continuels sacrifices dont personne ne se plaint, il y aurait pour lui d’impénétrables phénomènes ; il se demanderait dans quels trésors on puise pour faciliter, pour embellir l’existence d’une aussi grande réunion d’hommes.

Ce que le sauvage se demanderait, est-il beaucoup de Parisiens qui le sachent ? Ils sont loin de se douter, à bien peu d’exceptions près, que chacun d’eux contribue aux merveilles de leur cité par une cotisation d’un peu moins de quarante francs. En effet, une somme d’environ 46 millions est consacrée annuellement aux besoins de la commune, et les habitans de Paris, au nombre de 936,000, en fournissent