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Page:Revue des Deux Mondes - 1846 - tome 13.djvu/955

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CÉLINDE.

Et j’ai pu le préférer à vous !

LE DUC.

Tant pis pour lui s’il ne ressemblait pas à votre rêve.

FLORINE.

Maintenant nous n’avons plus de raison de rester dans les terres labourées. Si nous retournions un peu voir en quel état est le pavé de Paris…

CÉLINDE.

Adieu, marguerites à la couronne d’argent, aromes du foin vert, fumées lointaines montant du sein des feuillages, ramiers qui roucoulez sur la pente des toits couverts de fleurs sauvages ; mon cœur a connu des plaisirs trop irritans pour pouvoir goûter votre charme doux et monotone.

LE DUC.

Votre églogue est donc terminée.

CÉLINDE.

Oui. — Donnez-moi la main et conduisez-moi.

LE DUC.

J’ai précisément ma voiture au coin de la route.

FLORINE.

Vivat ! Pour une soubrette, il vaut mieux porter des billets doux que traire des vaches.

(Ils sortent.)


SCÈNE VIII.
(Le foyer de la danse à l’Opéra.)
LA ROSIMÈNE.

Cet imbécile de Champagne qui n’a pas mis d’eau dans mon arrosoir… J’ai manqué choir en faisant des battemens. Ma place était claire et luisante comme un parquet ciré.

M. DE VAUDORÉ.

Je ferai bâtonner ce drôle en rentrant.

LE CHEVALIER.

Mademoiselle Rosimène est mise avec un goût exquis.

LA ROSIMÈNE.

Ma jupe coûte mille écus. M. de Vaudoré fait bien les choses.

LE COMMANDEUR.

Nous irons souper chez vous après le ballet. J’ai envoyé ce matin une bourriche de gibier et la recette pour les cailles à la Sivry.