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Page:Revue des Deux Mondes - 1846 - tome 15.djvu/154

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PEINTURE MONUMENTALE.




MM. EUGENE DELACROIX ET HIPPOLYTE FLANDRIN.




Les peintures achevées récemment par MM. Eugène Delacroix et Hippolyte Flandrin méritent d’être étudiées avec le plus grand soin, et compteront certainement parmi les ouvrages les plus recommandables qui aient été exécutés en France depuis long-temps. Nous voyons avec plaisir que le ministère de l’intérieur et l’administration municipale ont enfin adopté le parti qui seul peut contribuer efficacement aux progrès de la peinture historique. Au lieu de demander à MM. Delacroix et Flandrin un tableau qui, en sortant de l’atelier, n’aurait peut-être jamais rencontré un jour convenable, le ministère et le conseil municipal ont voulu, pour la bibliothèque de la chambre des pairs et pour l’église Saint-Germain-des-Prés, des peintures monumentales, exécutées sur place, et par conséquent composées selon le jour qu’elles reçoivent. Nous les en félicitons sincèrement. Le bon sens et le goût réclamaient depuis long-temps ce qui vient enfin de s’accomplir. Assurément, nous ne prétendons pas que la peinture murale soit seule digne d’occuper l’attention publique : notre admiration pour l’art monumental ne nous empêche pas de reconnaître l’importance de la peinture historique exécutée dans d’autres conditions ; mais il est impossible de visiter, d’étudier l’Italie sans arriver à la pensée que nous venons d’exprimer. Il est impossible de vivre avec les fresques romaines et florentines sans croire que la peinture murale est la première de toutes les peintures. Les tentatives