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Page:Revue des Deux Mondes - 1846 - tome 15.djvu/396

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VOYAGE ET RECHERCHES


EN


EGYPTE ET EN NUBIE




PREMIERE PARTIE




J’avais vu l’Italie, la Grèce et une partie de l’Asie-Mineure ; je voulais voir l’Égypte. En me préparant à cette excursion nouvelle, j’ouvris la grammaire égyptienne de Champollion. J’avais entendu dire que Champollion était parvenu à lire les noms des Pharaons, des Ptolémées et des empereurs romains, gravés en caractères hiéroglyphiques sur les monumens de l’Égypte. Quelques personnes ajoutaient qu’il avait fait plus qu’avec le secours du cophte, débris de l’ancienne langue égyptienne, il avait pu retrouver des mots et déchiffrer des phrases ; mais je voyais régner à cet égard une grande défiance parmi les savans, et une incrédulité générale parmi les gens du monde ; peu d’entre les premiers se risquaient à dire que la découverte de Champollion dépassât la lecture des noms propres ; cela même était contesté par plusieurs. Un certain public, ce public qui tour à tour admet sans preuve ce qui est absurde et rejette sans motif ce qui est certain, satisfait dans les deux cas, parce qu’il se donne le plaisir de trancher les questions en