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Page:Revue des Deux Mondes - 1847 - tome 17.djvu/949

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les plus hardies sur la base fragile de quelques faits isolés et incomplets. Toutes ces œuvres hâtives sont destinées à périr. La science vient de, nous révéler une époque nouvelle dans l’histoire de notre planète ; un vaste champ s’ouvre devant les physiciens, les astronomes et les naturalistes. Ne craignons pas de jeter un regard investigateur dans les profondeurs de ce passé lointain, dont la surface de la terre a conservé la trace, mais repoussons ces hypothèses qui devancent les faits, et que le fait le plus minime en apparence renverse impitoyablement. Gardons-nous toutefois de tomber dans l’excès opposé. À côté de la période diluvienne, nous voyons poindre la période glaciaire ; saluons l’apparition de cette dernière phase des révolutions du globe, car elle nous a été dévoilée par l’étude attentive de faits bien observés.et non par de vaines spéculations de l’esprit. Ne renouvelons pas les querelles oiseuses des neptuniens et des vulcanistes ; l’équitable postérité a jugé entre eux. Ils avaient également tort comme partisans passionnés d’une idée exclusive, ils avaient également raison par les faits et les observations qu’ils apportaient à l’appui de leurs théories absolues. Tous les géologues actuels sont à la fois vulcanistes et neptuniens ; la science a fait la part de l’eau et du feu. Il en sera de même des glaciers et des courans. Les uns et les autres ont joué leur rôle dans le passé, comme ils le remplissent encore actuellement. Les phénomènes sont restés les mêmes ; mais, au lieu de ces manifestations gigantesques, caractère des époques géologiques antérieures à la nôtre, ils se renferment dans les limites d’action qui leur sont imposées par l’équilibre de la période de repos que l’apparition de l’homme a inaugurée sur la terre.


CH. MARTINS.