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Page:Revue des Deux Mondes - 1847 - tome 18.djvu/47

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Un premier groupe de mines d’or est formé par la circonscription des monts Ourals, grande chaîne dirigée à peu près du nord au midi, comme la chaîne des Andes, et qui occupe, à la séparation de l’Europe et de l’Asie, une longueur d’environ 1,900 kilom. Les monts Ourals sont couverts d’immenses forêts propres à fournir à tous les besoins de la métallurgie. On y rencontre des mines de fer et de cuivre que l’on exploite, depuis long-temps déjà, sur une grande échelle. Les alluvions qui contiennent l’or et le platine, disséminées sur les flancs de la chaîne, sont beaucoup plus riches sur le versant oriental que sur celui qui regarde l’Europe ou l’Occident.

En 1774, des réparations à un des engins de la mine de Klutchefsk firent rencontrer un gîte de sable aurifère dont on soumit une partie au lavage l’année suivante. Vers 1813, d’autres découvertes du même genre eurent lieu ; mais ce n’est qu’à 1823 que remontent les exploitations actuelles. Ce sont des couches éparses dans la masse des alluvions de sable qui composent le sol de l’Asie et de l’Europe septentrionale. La forme et la puissance des couches aurifères varient beaucoup ; ce sont en général des zones oblongues dont la largeur n’est que le vingtième de la longueur dans les plus grandes (celles qui ont jusqu’à 500 mètres), et du douzième dans les plus courtes. Elles sont disposées en plus ou moins grand nombre, tantôt sur des plateaux arides, tantôt le long des rivières ou dans les endroits marécageux. Leur épaisseur se réduit à 20 centimètres quelquefois ; mais elle approche souvent de deux mètres et va au-delà sur quelques points. On en exploite qui ne contiennent pas en poids plus d’un trois cent millième d’or, ce qui suppose une proportion huit ou neuf fois moindre en volume. Il s’en est trouvé cependant qui en avaient vingt et quarante fois autant. L’or est disséminé tellement en petites parcelles au milieu des sables et des graviers, que l’œil le plus subtil, armé de la loupe la plus grossissante, chercherait en vain à l’apercevoir dans la tranche des couches, quoiqu’il s’y rencontre cependant à l’état métallique, à nu, dégagé de toute combinaison.

On trouve, au milieu de la masse des montagnes, quelques filons de quartz où l’or se montre en quantité suffisante pour qu’on les exploite ; mais l’or qui a cette origine ne forme qu’une imperceptible portion de la production totale : c’est à Berézofsk particulièrement que cette exploitation se fait.

A plus de 2,000 kilomètres de l’Oural dans le cœur de la Sibérie, les vallées à sables aurifères sont exploitées au milieu d’autres richesses métallurgiques. La chaîne de l’Altaï, plus étendue que l’Oural, avec des cimes plus élevées, couvre un grand espace en Asie dans les possessions russes et à la limite des empires qui obéissent l’un au czar, l’autre au fils du ciel. Au milieu de ces âpres montagnes, on exploitait