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LES


CHEMINS DE FER ATMOSPHERIQUES


EN ANGLETERRE ET EN FRANCE.




Depuis que la vapeur est appliquée à la locomotion sur les chemins de fer, l’attention des savans et des hommes pratiques a dû se porter souvent sur l’énorme consommation de combustible qu’exige l’exploitation d’un rail-way. Trouver un nouveau moteur qui ne nécessitât point ou du moins qui restreignît l’emploi d’une matière coûteuse, indispensable dans beaucoup de circonstances, et dont la rareté ne peut tarder à se faire sentir, tel était, tel est encore le problème à résoudre, et, la question étant ainsi posée, on conçoit sans peine les préoccupations de ceux qui préconisent l’emploi de l’air atmosphérique comme agent de traction. Il est certain qu’au point de vue de l’économie, l’industrie, dans la majorité des cas, aurait l’avantage à se servir de cette force presque gratuite, surtout si elle pouvait arriver à se passer de la houille, dont la consommation, toujours croissante, cessera bientôt d’être en rapport avec le rendement des mines. Comme chacun sait d’ailleurs que l’emploi de la vapeur d’eau est fondé sur la force expansive de ce fluide, chacun comprend aussi qu’il soit possible d’appliquer l’air atmosphérique aux mêmes usages ; la difficulté réside tout entière dans les moyens de mettre en jeu cette puissance dynamique.

Plusieurs tentatives ont été faites depuis quelques années pour mettre à profit l’élasticité du gaz qui entoure notre globe. Parmi les partisans les plus exaltés de l’aérodynamie, nous devons mentionner M. Andraud, qui a célébré avec enthousiasme la toute-puissance du nouveau moteur. Selon lui, le transport des lettres, la culture des terres, la navigation, les sondages, la défense des villes de guerre, ne devraient plus s’opérer qu’à l’aide de l’air comprimé. L’acoustique deviendrait de