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Page:Revue des Deux Mondes - 1847 - tome 19.djvu/949

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CHRONIQUE DE LA QUINZAINE.


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31 août 1847.


Les traités de Vienne reparaissent de nouveau dans les discussions de la diplomatie européenne ; il s’agit encore de les interpréter soit au profit du plus fort, soit dans l’intérêt du droit et de la liberté. Il y a bientôt un an, l’Autriche absorbait la petite république de Cracovie ; aujourd’hui elle envahit une des villes des états romains. L’article 103 de l’acte du congrès de Vienne du 9 juin 1815, en rendant au pape les légations de Ravenne, de Bologne et de Ferrare, a stipulé que l’Autriche aurait droit de garnison dans les places de Ferrare et de Comachio. C’était une grave dérogation aux prérogatives de la souveraineté pontificale : aussi, dès le 12 juin 1815, la cour de Rome protesta contre une pareille clause ; pourtant elle dut la subir. Le gouvernement autrichien, non content de tenir garnison dans les deux places, c’est-à-dire dans les deux forteresses, voulut souvent étendre son occupation à des postes en dehors des citadelles. À ces empiétemens, la cour de Rome a toujours opposé les réclamations les plus vives. Cependant, depuis plusieurs années, il ne s’était plus élevé sur ce point de difficultés nouvelles entre le cabinet de Vienne et le saint-siège, lorsque, dans ces derniers temps, Pie IX reçut la nouvelle que l’Autriche avait pris véritablement possession de Ferrare, car elle avait fait occuper, le 13 août, par ses troupes tous postes de la ville. Le même jour, une protestation solennelle du cardinal Ciacchi, légat de Ferrare, a déclaré illégale et arbitraire une pareille occupation. Le cabinet autrichien a répondu, par son organe officiel, qu’il avait toujours exercé son droit de garnison d’une manière plus ou moins étendue, suivant les circonstances. Si aujourd’hui il a réparti des troupes dans les différens postes et dans les casernes de la ville de Ferrare, c’est que l’agitation excitée par la presse