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Page:Revue des Deux Mondes - 1847 - tome 20.djvu/1134

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CHRONIQUE DE LA QUINZAINE.


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14 décembre 1847.


Les chambres vont s’ouvrir dans une situation généralement satisfaisante, et le vent qui soufflera de la tribune dissipera vite, nous en avons la ferme confiance, les nuages qu’on s’efforce d’amonceler à l’horizon. Nos grands travaux publics marchent sans encombre, et la production industrielle n’a pas été très sensiblement affectée par la cherté des subsistances non plus que par la crise qui humilie depuis trois mois l’orgueil de l’Angleterre. Pendant que le contre-coup de cette crise se fait sentir en Hollande, dans les villes anséatiques et jusque sur les places commerciales de la Russie et du Levant, la France suit le cours de ses opérations ordinaires, et rien n’est changé, ni dans les rentrées du trésor, ni dans le mouvement habituel des importations et des exportations commerciales.

Pour peu que des intérêts du dedans nous passions à la situation extérieure, nous croyons qu’elle peut être envisagée avec une sécurité que nous voudrions voir plus complètement partagée par l’opinion publique. Si jamais les idées que nous pouvons, avec un orgueil légitime, nommer les idées françaises ont fait un chemin rapide, c’est assurément dans le cours de l’année qui vient de s’écouler. Le pouvoir absolu abdique en Allemagne pour n’être pas contraint d’engager une lutte impossible ; en Italie, la cour de Vienne assiste immobile au réveil d’une nationalité qu’elle croyait morte depuis trois siècles, et, moins heureuse qu’en 1822, elle n’a plus même la chance des armes pour reprendre sur les gouvernemens italiens la situation qui faisait son prestige et sa force en Europe. Si l’avenir de l’Italie est encore obscur, on peut dire que déjà celui de l’Autriche est décidé ; elle a été frappée au cœur au-delà des Alpes du jour où les