Aller au contenu

Page:Revue des Deux Mondes - 1848 - tome 24.djvu/406

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Les Hollandais ont aussi formé quelques petits établissemens sur les côtes de la Nouvelle-Guinée, mais ces établissemens sont dans la dépendance du gouvernement des Moluques, et n’offrent encore qui un très médiocre intérêt.

Pour quiconque cherche à se rendre compte du développement probable de l’influence européenne, de la colonisation et du commerce dans l’extrême Orient, la seule énumération des possessions néerlandaises est une révélation. On y voit figurer quatre des plus grandes îles du monde entier : Bornéo, la première de toutes ; Sumatra, Célèbes, Java. Autour de ces reines de l’archipel indien viennent se grouper d’innombrables îles de dimensions variées, et, parmi elles, les fameuses îles à épiceries dont la possession définitive a été achetée par la Hollande au prix de tant de sacrifices et de violences. Formes étranges, surfaces accidentées, sol fertile, ébranlé çà et là par des volcans[1], productions aussi riches que variées, tels sont les caractères communs à ces divers groupes. Quant aux populations indigènes, elles se distinguent toutes par une physionomie profondément originale, et on retrouve chez elles toutes les formes de gouvernement possibles, depuis

  1. L’étude géologique de l’archipel oriental a fait de grands progrès dans ces dernières années, mais les résultats de ces recherches restent épars dans des recueils périodiques ou dans des voyages qui ne sont pas suffisamment connus. Le fait le plus saillant qu’on soit arrivé à constater est l’existence d’une ceinture volcanique qui entoure l’Asie postérieure. Cet immense fleuve de feu souterrain commence à Sumatra, et, passant par Java, les îles Moluques, les Philippines, Lioukiou et l’archipel japonais, s’étend le long des Kouriles jusqu’au Kamchatka, où il expire dans les glaces éternelles du Nord. Nous n’avons pas compté moins de vingt montagnes ignivomes à Java en 1844.