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Page:Revue des Deux Mondes - 1848 - tome 24.djvu/97

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DE


L'INDUSTRIE AGRICOLE


EN FRANCE.




DEUXIEME PARTIE.




III – LA PRATIQUE.

Les agronomes se plaisent à démontrer que le département du Nord n’a que 55 ares pour chaque habitant ; que, quoique fort bien cultivé, il pourrait être mieux exploité encore ; qu’il serait facile de développer presque partout le même degré de productivité, et qu’alors le nombre des habitans de la France pourrait s’élever impunément à 95 millions. Il n’y a pas d’impossibilité physique à l’accomplissement d’un si beau rêve. Cependant, quand on a décomposé, comme j’ai essayé de le faire, les élémens de notre société agricole, quand on a pris en considération les lois et les mœurs, les difficultés de capital et de main-d’œuvre, il ne reste plus, au lieu de l’extase du savant, qu’un sentiment d’inquiétude. On se demande si jamais on parviendra, sans des secousses