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Page:Revue des Deux Mondes - 1850 - tome 5.djvu/318

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en Autriche et en Turquie, ils déjoueront les projets de l’église et du cabinet russe. La réussite est au prix de la patience, de la discipline et du courage. Le courage ne manque point à ces peuples, et en les voyant, après de terribles leçons, revenir aux idées de discipline et d’autorité, suivre avec patience le développement des institutions dans les deux états destinés à leur prêter appui contre la Russie, j’aime à croire au triomphe définitif de leurs espérances. Ce triomphe ne serait plus douteux, si, profitant de cet esprit nouveau auquel les Polonais s’associent, et joignant ses efforts à ceux de l’Autriche et de la Turquie dans l’établissement ou le progrès de leurs institutions, l’Europe occidentale venait apporter là l’autorité de son concours et la sagesse de ses conseils. Loin qu’il soit question d’une entreprise hasardeuse pour relever la Pologne, il s’agit d’une entente diplomatique des gouvernemens et des peuples conservateurs contre l’action dissolvante du panslavisme. Espérons que l’Europe elle-même, éclairée par les événemens dont l’Autriche et la Turquie sont le théâtre, et dans lesquels la Pologne est appelée à jouer un rôle proportionné à sa prudence, ouvrira enfin les yeux sur ce grand intérêt de morale, de paix et d’équilibre international.


H. DESPREZ