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L'ANGLETERRE


A L'OUVERTURE DE LA SESSION PARLEMENTAIRE DE 1850.




DES CONSEQUENCES POLITIQUES DES REFORMES COMMERCIALES
DE SIR ROBERT PEEL.




L’Angleterre nous offre, depuis trois ans, le spectacle, jusqu’ici sans exemple chez nos voisins, d’un gouvernement affranchi de toute opposition. Les ministres actuels ont presque toujours rencontré chez leurs prédécesseurs un appui cordial, et les tories, privés de leur chef et de leurs orateurs par la désertion de sir Robert Peel et de ses amis, plus désireux de se venger que de ressaisir le pouvoir indécis et divisés sur la meilleure conduite à tenir, ont rarement essayé d’entraver les mesures de lord John Russell. Ils ont ainsi tenu, peut-être un peu malgré eux, la promesse faite par lord George Bentinck, lorsqu’il poursuivait avec acharnement la chute de sir Robert Peel. Lord George Bentinck avait déclaré que les successeurs, quels qu’ils fussent, du ministre renégat auraient le champ libre et une franche et loyale épreuve pour leur politique, à la seule condition de remplacer au pouvoir l’homme que les tories voulaient jeter dehors pour avoir trahi et livré l’agriculture nationale. Volontairement ou non, la promesse a été remplie, et M. Disraëli avait le droit de dire en juillet 1849 à lord John Russell et à ses collègues que depuis trois ans ils administraient sans obstacle, qu’ils avaient fait prévaloir et avaient pu librement appliquer