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Page:Revue des Deux Mondes - 1850 - tome 5.djvu/545

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POESIE.




LES DEUX CIMES.




Aux grands monts la nature a fait des lots divers
Ainsi qu’aux grandes ames :
De glaciers éternels ceux-ci furent couverts,
Ceux-là remplis de flammes.

Toujours dans leur cratère, ou lave, ou passion,
Grondent des voix latentes ;
Puis le volcan s’éclaire, à chaque éruption,
De gerbes éclatantes.

Jamais phare des cieux n’a lui d’un feu pareil.
Quand vient la nuit, il semble
Qu’un astre, ardent rival des splendeurs du soleil,
Surgit du mont qui tremble.

De ses jets flamboyans il embrase les airs,
Rougit les eaux voisines ;
Son front fait envier sa couronne d’éclairs
Aux jalouses collines ;