Aller au contenu

Page:Revue des Deux Mondes - 1850 - tome 8.djvu/104

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

BEAUX-ARTS.




LA STATUE DE LARREY.




Le nom de M. David est depuis long-temps en possession d’une légitime popularité. Personne en effet, parmi les sculpteurs contemporains, n’a jamais rendu avec autant de précision et de vérité la physionomie et le caractère de ses modèles. Il y a dans toutes ses statues une énergie, une vivacité, qu’on trouverait difficilement parmi les œuvres les plus vantées au-delà des Alpes, du Rhin ou de la Manche. Et en parlant ainsi, je suis très sûr de ne pas me laisser abuser par une puérile prédilection pour mon pays. Personne ne peut lutter avec M. David dans aucune des questions qui se rattachent à l’expression du visage, à la reproduction complète du masque humain. Personne n’a étudié comme lui, avec le même soin, la même ardeur, la même persévérance, les signes extérieurs de la passion, du sentiment et de la pensée. Cependant, quels que soient le talent et le savoir de M. David, il s’en faut de beaucoup que les statues sorties de ses mains soient à l’abri de tout reproche. S’il excelle à représenter la réalité, il n’obéit pas toujours aux lois du goût. C’est pourquoi je saisis avec empressement l’occasion qui m’est offerte d’étudier le talent de M. David. Je n’ai rien dit du monument élevé à la mémoire du général Gobert, quoiqu’il y ait dans ce monument beaucoup